La Vuelta salue Felice Gimondi, vainqueur de l’edition 1968

Avant Egan Bernal, Felice Gimondi était le plus jeune à avoir ramené le Maillot Jaune à Paris, à 22 ans, 9 mois et 15 jours, soit précisément trois mois de plus que le Colombien. L’Italien, trois ans après sa victoire précoce au Tour de France 1965, était devenu le deuxième coureur, après Jacques Anquetil, à inscrire son nom au palmarès des trois Grands Tours en s’imposant dans La Vuelta 68. L’homme, autant que le coureur, avait la classe. Il s’est éteint à l’âge de 76 ans.

L’édition 1968 de La Vuelta est restée comme l’une des plus passionnantes de cette décennie, mouvementée aussi car ce printemps-là fut celui de nombreuses revendications sociales, et l’une des plus serrées sur le plan sportif avec un duel, dans le dernier tiers de l’épreuve, entre l’Espagnol José Pérez Francès et l’Italien Felice Gimondi après que le Hollandais Jan Janssen, l’Allemand Rudi Altig, le Britannique Michael Wright et l’Espagnol Manuel Martín Piñera eurent successivement porté le maillot amarillo.

Le Bergamasque, né à Sedrina en pleine deuxième guerre mondiale, le 29 septembre 1942, en a dépossédé le Cantabre au cours de la 14e étape entre Santander et Vitoria en attaquant à 50 kilomètres de l’arrivée, pour ne plus lâcher les commandes jusqu’au dernier jour à Bilbao. Comme au Tour de France 1965, Gimondi augmenta son avance grâce au contre-la-montre, prenant plus de deux minutes à Pérez Francès qu’il ne devançait que de 11 secondes avant l’exercice chronométré entre Saint-Sébastien et Tolosa.

En 1968, Gimondi était déjà un champion accompli, vainqueur un an après son triomphe au Tour de l’Avenir de son premier Tour de France qu’il ne devait pas disputer – mais il remplaça au dernier moment son coéquipier de la Salvarani Bruno Fantinato, qui traînait une douleur à un genou. Il avait aussi remporté en 1967 son premier Giro d’Italia (avant ceux de 1969 et 1976). Ensuite, il a subi les années de domination d’Eddy Merckx mais sa constance fut telle que seul Anquetil compte un podium de plus que lui sur les Grands Tours : 13. Gimondi en a douze, comme Merckx et Hinault, ainsi qu’un championnat du monde (1973) et un très long palmarès qui comporte aussi Paris-Roubaix 1966.

Après sa carrière, Felice Gimondi a représenté les cycles Bianchi et développé son activité jusque dans le VTT. C’était un homme d’une grande cordialité, ambassadeur de sa marque et de son sport, grand ami d’Eddy Merckx après avoir été son rival. La Vuelta et le monde du cyclisme pleurent un gentleman et présentent leurs condoléances à sa famille et à ses proches.

Suivez-nous

Recevez des informations exclusives sur La Vuelta