Les 176 participants à La Vuelta 24 sont à Lisbonne, où ils ont pu reconnaître le parcours du contre-la-montre inaugural, samedi en direction d’Oeiras. « Je suis optimiste », assure le triple vainqueur Primoz Roglic, qui fait son retour à la compétition après une chute sur le Tour de France. « J’ai une meilleure forme qu’au départ du Tour », explique David Gaudu, qui revient avec envie sur une épreuve qui lui a déjà souri.
Sur la rampe de départ lisboète
Au lendemain de la présentation des équipes et à la veille de la 1re étape, tout le monde se prépare pour la Gran Salida, y compris Jay Vine (UAE Team Emirates), le dernier coureur arrivé à Lisbonne parmi les 176 participants... Sa femme a accouché le 14 août et l’Australien, ravi, peut se tourner vers La Vuelta avec ambition, dès samedi, puisqu'il est l'un des meilleurs rouleurs pour le contre-la-montre d'ouverture, un effort de 12 km sur la côte, de la Praça do Imperio à Oeiras.
« Je pense que nous aurons de belles vues de Lisbonne à la télévision », se réjouit Nelson Oliveira (Movistar Team), spécialiste portugais du chrono. « C'est une belle ville et c'est vraiment bien de commencer par un chrono. J'ai eu une longue carrière et commencer un Grand Tour dans mon pays est vraiment spécial, avec tous mes amis et les fans qui m'ont soutenu tout au long de ma carrière. Je fais toujours de mon mieux et j'essaierai de faire quelque chose de beau. »
Roglic : « Mon dos devrait être rétabli à la fin de la Vuelta »
« Je ne sais pas pourquoi La Vuelta me convient, je ne cherche pas de réponse, je me contente d’en profiter ! », s’est enthousiasmé Primoz Roglic (Red Bull-Bora-Hansgrohe) à la veille de sa sixième participation au Grand Tour espagnol, qui l’a vu s’imposer trois fois au classement général et remporter douze victoires d'étape. « Je suis évidemment heureux de prendre le départ après le Tour et de pouvoir venir ici. Quitter le Tour [à cause d'une chute lors de la 12e étape] a été très difficile. J'ai encore besoin d'un peu de temps avant de ne plus sentir les séquelles, surtout au niveau du dos, mais je suis optimiste, et normalement je devrais être rétabli d'ici la fin de la Vuelta, donc j'ai hâte ! »
Interrogé sur sa capacité bien établie à rebondir vers les sommets après des échecs, la star slovène « espère que ce sera toujours le cas. Dans la vie, on est toujours confronté à des défis. J'ai été heureux de recevoir du soutien, de me recentrer et de me préparer pour La Vuelta. Maintenant, nous devons voir où nous nous situons vraiment et en fonction de cela, nous pouvons décider de la manière de courir pour obtenir le meilleur résultat possible. Bien sûr, le mieux est de gagner, il n'y a rien au dessus. Mais il s'agit aussi de donner le meilleur de moi-même et de mes coéquipiers. »
2 leaders pour UAE Team Emirates : « Nous travaillons bien ensemble »
Après que Tadej Pogacar a remporté le Giro et le Tour, Joao Almeida et Adam Yates incarnent les ambitions de l’équipe UAE Team Emirates sur la Vuelta 24. « Ce serait évidemment un grand objectif de gagner les trois Grands Tours », a déclaré Yates vendredi. « Ce serait plus facile si Tadej était là ! Nous ferons de notre mieux, mais j'espère que nous pourrons fêter cela à Madrid. »
« Plus vous avez de bons coureurs dans l'équipe, mieux c'est », a assuré le grimpeur britannique. « Nous avons très bien travaillé au Tour de Suisse avec Joao. Sur le Tour, nous avions des tâches différentes, mais nous étions aussi très bien ensemble. Je pense que nous nous complétons. J'aime attaquer de loin parfois et Joao préfère généralement garder son rythme, donc je pense que nous travaillons très bien ensemble. »
« Entre Adam et moi, il y a du respect et de la communication, et c'est ce qu'il y a de mieux », a ajouté Almeida avant un contre-la-montre d'ouverture très spécial. « C'est une grande motivation [de commencer la Vuelta au Portugal], c'est une opportunité unique, de commencer dans mon pays et de passer par ma ville comme nous le faisons. Je suis très reconnaissant. Ce sera une Vuelta difficile et tout peut arriver. Si notre problème est de savoir qui va gagner, alors ce sera un bon problème ! »
Les grimpeurs espagnols visent les sommets
« Pourquoi ne pas rêver de la victoire ? », interroge Carlos Rodriguez (Ineos Grenadiers) au moment de retrouver La Vuelta, où il avait pris la 6e place à seulement 21 ans, en 2022. « On est venu se battre pour ça. On sait que ce sera difficile, on a de grands rivaux, mais il faut être ambitieux et lutter pour la victoire. J’ai plus d’expérience maintenant, je sais ce que c’est d’affronter un Grand Tour et j’ai progressé physiquement. Avec un peu de chance, je serai plus aux avant-postes, j’aurai des meilleures sensations, et pourquoi pas lutter pour des étapes ? »
Déjà monté sur le podium final de La Vuelta à trois reprises (2e en 2018, 2021 et 2022), Enric Mas (Movistar Team) espère reproduire cette performance. « Nous venons avec la meilleure équipe possible pour La Vuelta et nous visons aussi bien les étapes que le général », explique celui qui sera notamment accompagné par Nairo Quintana, un des trois anciens vainqueurs au départ de l’édition 2024, avec Sepp Kuss et Primoz Roglic. « Nous sommes là pour gagner, ça ne fait aucun doute. L’équipe travaille pour cela et moi aussi. Je me vois en mesure de lutter pour le podium et pour les étapes. »
Gaudu « en meilleure forme qu’au départ du Tour »
« Je me sens plutôt bien, content d’être là, pour un Grand Départ dans la belle ville qu’est Lisbonne », se réjouit David Gaudu (Groupama-FDJ) au moment de retrouver une épreuve qui lui a offert ses premières victoires d’étapes en Grand Tour et un premier top 10 (8e) au général, en 2020. « J’ai des très très bons souvenirs de La Vuelta. Lever les bras deux fois sur un Grand Tour, c’est beau. Ça m’avait libéré d’un poids et et derrière j’ai fait ma meilleure saison en 2021… Cette Vuelta m’avait fait énormément de bien dans la tête et physiquement. »
« Dans l’idéal, il s’agirait de refaire la même chose, ou être mieux classé au général… Mais la course a changé, c’est difficile de reproduire un même schéma », observe le Breton. « L’objectif est de rejouer un classement général. C’est toujours ce qui m’anime, c’est ce qui me fait rêver depuis que je suis gamin. C’est une très belle Vuelta montagneuse, avec énormément de dénivelé et une course plus ouverte que sur le Tour. On verra vite où je me situe par rapport aux autres cadors. J’ai une meilleure forme qu’au départ du Tour, il n’y a pas photo. »
Groves : « Être prêt dès les premiers jours »
Déjà vainqueur de 4 étapes de la Vuelta depuis ses débuts en 2022, dont 3 l'an dernier, Kaden Groves (Alpecin-Deceuninck) revient pour de nouvelles conquêtes sur les quelques sprint offerts par cette édition. « Les opportunités pour moi commencent sur les étapes 2 et 3, il est donc important d'être prêt dès les premiers jours », a déclaré le sprinteur australien vendredi. « Je viens ici avec une équipe que je connais bien, avec Ed Planckaert comme poisson-pilote, et Maurice Ballerstedt et Quinten Hermans avec qui nous avons déjà travaillé au Giro. C'est une bonne équipe avec différentes options, en particulier avec Quinten et Xandro Meurisse pour les échappées. »
Interrogé sur ses rivaux dans les sprints, Groves a immédiatement mis en avant Wout van Aert : « La Vuelta lui convient vraiment. C'est un coureur très polyvalent qui peut gagner des étapes difficiles et des sprints massifs. Cofidis devrait avoir une approche similaire à la nôtre, avec Bryan Coquard. » Corbin Strong (Israel-Premier Tech), Pavel Bittner (Team DSM-Firmenich PostNL), Arne Marit (Intermarché-Wanty), Jon Aberasturi (Euskaltel-Euskadi) et Arjen Livyns (Lotto Dstny) ont également l'intention de s'illustrer dans les sprints.